Dans toutes les "promotions de guerre", des élèves rejoignent - surtout après leur sortie de l’École - la Résistance intérieure ou extérieure, ou encore s’engagent dans les forces armées de Libération. Assez rares sont ceux qui, en instance d’entrée, en étant à l’École ou encore détachés par l’X aux Chantiers de la Jeunesse, décident de rejoindre la Résistance intérieure ou extérieure. Leur conduite est évidemment déterminée par l’évolution de la guerre et la soumission croissante de l’État Français à l’occupant. A titre d’exemples, et d’exemples seulement car en la matière on ne peut être exhaustif, citons, pour montrer la variété des engagements :
> le départ pour Bayonne et Londres de sept futurs élèves de la promotion 40 : Henri AUGUSTIN, Jean DUCHÊNE, Léon de PELLEGARS-MALHORTIE, Jean-Paul SLYPER (mort pour la France en 1942), André et Albert MESSIAH et Robert SAUNAL (ultérieurement fait Compagnon de la Libération par le général de GAULLE : il est le plus jeune des 33 X à avoir reçu cette distinction), ainsi que d’un futur élève de la promotion 41, Jean ROQUELLE.
> Jacques ZALKING (X1939), classé “bis” comme né de père non-français, cherche à quitter la France fin 1940. Bien que muni d’un sauf-conduit pour Barcelone, il disparaît lors du passage de la frontière, ainsi que deux autres personnes. Leurs corps ne seront jamais retrouvés.
> le parcours de Serge RAVANEL (X1939) qui, de modeste distributeur de journaux clandestins en 1941, devient rapidement le responsable des corps francs du mouvement "Libération", puis des Mouvements Unis de Résistance, avant d’être nommé en 1944 chef militaire du grand sud-ouest. Il a été fait Compagnon de la Libération.
> les départs échelonnés pour l’Espagne en janvier 1943 de Jacques HERTZ (X1940) et d’élèves de la 41, Jean AUDIBERT, Geoges BRAUER, André DAUBOS, Frédéric GOURIO (mort pour la France en 1944), Jacques MANTOUX, René PÉRINEAU, Francis ROUGÉ et Abel THOMAS, suscitent une vive émotion à Lyon et à Vichy. PÉTAIN dépêche sans délai Jean BICHELONNE (X1923) pour stigmatiser la conduite des absents ("J’ai vu le Maréchal qui m’a chargé de vous dire que vos camarades sont des traîtres") et organiser aussitôt trois conseils de discipline présidés par le Colonel de TARLÉ.
Tous les élèves sont exclus, mais on ne note pas la moindre manifestation de sympathie de la part de leur promotion.
> quelques mois plus tard, Bernard LÉVI (X1941) et d'autres jeunes diplômés rejoignent des réseaux ou des maquis ; Henri COURDIL et Jacques PORTE, de la même 41, sont arrêtés à la frontière pyrénéenne. Ils succombent début1944 dans un camp de déportation.
> quelques élèves des promotions 42 et 43 gagnent l’Afrique du Nord par l’Espagne en 1943 pour s’engager dans les Forces Françaises Combattantes, tels Jean ROUSSEAU (X1942C) et Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER (X1943C) qui deviennent pilotes de chasse dans l'US Air Force.
D’autres rejoignent des réseaux, mouvements ou maquis. Aucun de ces élèves n’est sanctionné par l’École.
> un groupe informel de la division 42-43 B à l’X à Paris a pris contact fin 1943 avec la Résistance, notamment avec Henri LEROGNON (X1939), bientôt déporté, puis avec André PERRIER (X1939), son successeur, qui sera lui aussi déporté et succombera en camp. Une formation paramilitaire est initiée, quelques missions organisées. En 1944 un sous-groupe se rapproche de l’O.R.A., rejoint un maquis en formation en Sologne et exécute diverses missions en province, avant de participer modestement faute de moyens aux combats d’août1944 à Paris. La direction de l’École ne se préoccupe, elle, que du retour en bon ordre à Paris des élèves partis en vacances.
> citons en outre Jacques SAUVEGRAIN (X1943A), fait prisonnier au maquis de l’Hérault et fusillé en novembre 1943 ; Pierre BOUTHIAUX (X1943B), en liaison avec les F.F.I., fusillé près de Dôle en septembre 1944 ; Claude LECOUR (X1942A), tué dans le maquis d’Ivoy en 1944. De son côté Robert DENERI (X1943C), envoyé au S.T.O. en Allemagne, est condamné pour son action à six mois de prison, et passe six mois au camp de déportation d’Oranienburg- Sachsenhausen, puis trois mois au camp de déportation de Flossenburg.
> enfin, des élèves reçus en 1945 ou 1946 avaient participé à la Résistance tels Gérard BRUNSCHWIG (X1943C), Bernard HIRSCH   (X 1945) et Valéry GISCARD d’ESTAING (X1944) lequel en outre s'engage au 2ème régiment de Dragons.